Freud ou Jung ?

La psychanalyse est une méthode d’investigation de l’inconscient. Elle analyse l’influence de l’inconscient sur les pensées, les perceptions, les ressentis, afin de déterminer comment cette influence impacte les comportements et les actions du présent.

Carl Gustav Jung et Freud

Clark University, Massachussetts, Sept. 1909. De gauche à droite en bas: Sigmund Freud, Stanley Hall, Carl Jung. Derrière : Abraham Brill, Ernest Jones, Sandor Ferenczi
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La psychanalyse ou « cure parlante » est basée sur les théories de Sigmund Freud. Le patient est allongé sur un divan et l’analyste est assis derrière. Le patient est invité à dire tout ce qui lui passe par la tête selon le moment ; pendant un temps assez long il reste seul avec lui-même. Le psychanalyste intervient sporadiquement et ses paroles sont uniquement cliniques. Les sessions ont lieu deux à trois fois par semaine.

En France, la vaste majorité des psychanalystes est Freudienne, et cette singularité a été amplement transmise par les medias. Mais il existe une autre forme de cure parlante basée sur les théories de Carl Gustav Jung, appelée « psychologie analytique » ou « des profondeurs ».

Cette dernière se déroule d’une autre manière : patient et analyste sont assis face à face et un dialogue s’établit. Cet agencement fait qu’une psychothérapie Jungienne peut se faire en ligne. L’analyste est plus actif : il conduit le patient vers la prise de conscience de ses troubles intérieurs, et ensuite l’aide à réunifier toutes les parties de sa personnalité. Les sessions ont lieu une fois par semaine.

Les approches psychanalytiques de Sigmund Freud et Carl Jung sont différentes sur les points clés suivants :

1. L’ENERGİE : pour Freud l’énergie est uniquement sexuelle, il l’appela la « libido ». Pour Jung ce concept est trop limité car il ne prend pas en compte les autres instincts et tout ce qui n’est pas sexuel. Pour lui, la libido correspond à la totalité de l’énergie psychique.

2. L’İNCONSCİENT : pour Freud, l’inconscient est exclusivement personnel et se limite aux contenus oubliés et refoulés. Pour Jung, l’inconscient est plus complexe et il a plusieurs niveaux : personnel, collectif, et une couche archaïque plus profonde que les deux autres niveaux.

Structure de la psyché

Structure de la psyché
selon Jung

1. le Moi (ou ego)
2. le conscient
3. l’inconscient personnel
4. l’inconscient collectif
5. la partie de l’inconscient collectif qui ne peut être connue, dite “inconscient archaïque”
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  • L’inconscient personnel : en plus des contenus oubliés et refoulés il contient aussi les « perceptions subliminales trop faibles pour devenir conscientes ainsi que tous les constituants qui ne sont pas mûrs pour être acceptés par la conscience ».
  • L’inconscient collectif : c’est la partie universelle et objective de la psyché qui est plus profonde que l’inconscient personnel. Selon Jung, elle contient « tout ce qui a été hérité de l’évolution de l’humanité, y compris ce qui remonte à l’origine animale, et qui naît de nouveau dans la structure du cerveau de chaque individu. » C’est dans cette partie que se trouvent les archétypes.
  • L’archétype : c’est une possibilité spécifiquement humaine de mode de fonctionnement, de comportement, de perception, d’appréhension, d’idée, d’image. Toutes ces possibilités sont communes à tous les êtres humains ; elles existent depuis la naissance et sont innées.

3. LES RÊVES : Freud perçut le rêve comme une dissimulation exprimant le refoulement de pulsions sexuelles ou « la réalisation d’un désir ». Il considéra le rêve comme un protecteur du sommeil. Le rêve remplit cette fonction en empêchant l’irruption d’impulsions refoulées et donc agit comme un censeur. Dans ce cas, la compensation se fait par rapport au sommeil.

Jung perçut le rêve comme une expression naturelle et spontanée de l’inconscient. Les rêves ne cachent rien ; ils « cherchent invariablement à exprimer quelque chose que l’ego ne sait pas et ne comprend pas. » Le rêve décrit la situation intérieure du rêveur sous forme symbolique, et il n’est pas soumis à l’influence de la volonté. Dans ce cas, la compensation a lieu par rapport à la conscience.

4. İNTERPRÉTATİON DES RÊVES : L’interprétation Freudienne utilise des associations libres, c’est-à-dire d’autres associations faites à partir de celles d’origine, autrement dit des associations des associations. Pour Jung, cette méthode peut avoir comme résultat la perte ou l’obscurcissement du message du rêve.

L’interprétation Jungienne utilise des associations directes et spontanées qui sont ensuite amplifiées aux niveaux culturels puis symboliques. Jung proposa d’interpréter les images du rêve en faisant un mouvement circulaire, c’est-à-dire en approchant les images à partir de plusieurs angles différents de façon à arriver le plus près possible à une interprétation valide.

Les résultats de l’interprétation d’un rêve diffèrent donc de manière significative selon la méthode utilisée.